L’Asbl Respect Seniors, Agence wallonne de lutte contre la maltraitance des aînés, a organisé 5 midis de réflexion autour des droits fondamentaux des aînés pendant la crise sanitaire Covid-19 en proposant des interviews de citoyens et de professionnels de tous horizons.
LA QUESTION DU JOUR : La covid a-t-elle révélé le manque d’attention portée à nos aînés ?
A la suite des interviews, Respect seniors s’est également prêtée au jeu en répondant à son tour à la question :
Oui, il y a eu tout ce que les orateurs ont évoqué…. Oui, il y a eu un manque d’attention envers les aînés vivant en maison de repos mais aussi ceux vivant au domicile. Oui, il y a eu un manque d’attention envers le statut d’adulte des aînés ! Néanmoins, notre agence fonctionne dans les situations que nous accompagnons avec certains principes. En effet, nous ne considérons pas qu’il y a des « gentilles » victimes et des « mauvais » auteurs. Nous ne sommes pas là pour juger ou faire le gros doigt. Nous nous intéressons plutôt à chacun d’entre nous, aîné, professionnel, aidant, famille, etc. C’est-à-dire à l’ensemble du système. Et surtout nous n’avons pas de baguette magique.
Par cette question posée lors du troisième jour, au-delà de nous faire réfléchir sur ce que nous vivons actuellement, cela a permis de reconnaître qu’il y a eu des souffrances, des difficultés, des erreurs, des manques, … Cette crise à créer des situations complexes, mais a surtout exacerbé les existantes. Il y a eu des situations de maltraitance probablement dues au contexte, aux directives, à l’épuisement et nous pouvons les comprendre mais elles ne doivent en aucun cas être banalisées sous prétexte que nous sommes dans une situation de force majeure.
Mais reconnaître ne suffit pas, il faut que nous apprenions…
Nous pensons que les manques ou excès d’attention que nous avons évoqués ce midi sont des symptômes certes qu’il y a lieu de traiter, mais nous devons nous attarder plus profondément sur la cause de ceux-ci qui est, bien souvent, le regard que la société porte sur les aînés.
Il faut que cette crise soit un vecteur de changement. Un changement du regard que la société porte sur les adultes vieillissants vivant au domicile comme en institution. Un changement de la place ou du rôle de l’aîné dans les institutions afin de lui permettre une meilleure participation et renforcer ainsi son autodétermination